Matin de la course (Entrée au parc) :
Vous n'en mener pas large car c'est très impressionnant ! Je n'ai vu que des athlètes sculptés, des nanas baraquées à faire pâlir Schwartzenegger.
Et là je me suis dit : « oh, p..... il va peut être me manquer quelque chose !!! J'étais là, dans ce parc, avec mes pauvres petits bras. Dans ces moments là, il faut vite reprendre ses esprits.
Mais, j'ai voulu la vivre cette journée, ce fameux jour J !!! Alors, pas question de se démonter. Allez Hop, motivation au beau fixe et c'est parti. Si je suis ici, c'est que je suis prête !
Coup de sirène et c'est parti à 5h50 pour les filles, nuit noire, grande première pour moi ! Départ
tranquille le temps que je trouve mon rythme. Je respecte les consignes de mon coach. Je jette un oeil sur le chrono vers la fin du deuxième tour, Oh dis donc, 1H10 et je suis presque arrivée, je suis épatée par ma première prestation sans difficulté.
Sortie natation, il fait jour. Je rejoins mon emplacement, prend mon sac et coure dans le vestiaire
fille pour troquer la combinaison pour ma tenue cycliste.
J'enfourche ma monture. L'état de forme allait être décisif. Après quelques hectomètres, je
commence la première bosse. Ouf ! tout va bien, mes jambes suivent. Je passe devant Dom puis
William Fanet que je remercie pour leurs encouragements ! A quelques kilomètres de là sur les
hauteurs, je croise Alexandre Delblouwe and Co. Merci à eux pour leurs cris d'encouragements,
c'était super sympa. Je roule, je roule, je roule et je roule encore !!!!. Point sur mon état de forme : RAS, NICKEL. Je passe les km les uns après les autres, je croise ma petite famille à Saint André, déjà 48 km, puis à Guillestre, toujours RAS, consciente de ma fraîcheur. Ouh la la linda ! Ça ne te ressemble pas ! Qu'est ce qu'il t'arrive ? Je suis trop bien et heureuse d'être là.
En fait, c'était normal, avec de l'entrainement, ça change tout !!! Commence la traversée du Guil, puis enfin l'Izoard.Ok, c'est parti pour 14 km avec un bon 7 % pour commencer pour bien se remettre en condition. Les jambes suivent, le mental aussi, mais la pluie s'installe petit à petit. Je continue cette ascension, Une inscription au sol indique qu'il reste 100 KM à faire. Chouette ! Déjà 88 de fait. Quand arrive la bosse tant redoutée « Brunissard ». Je ne me démonte toujours pas. « A moi, Brunissard ! J'y vais ! » Et ça passe, pas rapidement, mais ça passe. Puis je roule, je roule. Les bosses s'enchaînent. Ah, enfin le col, 110 km de fait, seulement la pluie battante était déjà apparue. Je me dis que le plus long est passé, maintenant reste le plus dur. Je m'équipe en conséquence mais tout mon corps tremblait déjà à cause du froid. Je claquais des
dents. Je m'engage dans la descente. AIE AIE AIE, danger permanent, route très glissante, freinage presque permanent sur 20 km. Et là, je serre les fesses pour qu'il ne m'arrive rien, une chute ou une crevaison, un problème mécanique. Donc, surtout pas de prise de risque, j'y vais tranquille. Arrivée sur Briançon, route bien pourrie qui vous fait perdre encore du temps pour ensuite s'engager dans les Vigneaux. Ca va toujours bien, j'en reviens pas ! Fin de la côte et grande descente qui vous amène directement au pied du pallon. OUF, là, tu lèves la tête car ça grimpe bien ! C'est parti, faut y aller !!! Je serre les dents, et ça passe encore une fois
sans souci. Enfin, un peu de répit, encore des bosses pas bien méchantes et faux plats montants, des descentes. Je me retrouve enfin sur les Balcons, la fin approche. Yahou !!! et ça va toujours très bien.
Dernière descente avant le pont de fer, quand tout à coup, un coup de sifflet retentit.
Ben, qu'est-ce qu'elle veut celle là ? Une arbitre me brandit bien généreuseument un carton rouge. Je regarde autour de moi, personne ! Et ben ça doit être pour moi. D'autres concurrents sont déjà arrêtés. Elle m'arrête au pont de fer et continue à siffler pour les concurrents qui arrivent. Je pose quand même la question pour savoir pourquoi j'ai été stoppée, au moins pour mon information ! « Vous êtes hors délai ». Ah bon ? Mais de combien de temps ? Pas de réponse. Un concurrent, très en colère qui était là juste avant moi me dit : 7 minutes.
« Oh merde, ça fait chier ! » Un bénévole vous prend votre puçe et votre dossard sous l'oeil vigilant de l'arbitre fort peu sympathique.(vous avez l'impression d'être à poil sans votre attirail)
Dégoûtés, les autres concurrents sont partis et ont bifurqué pour prendre un parcours plus court pour regagner le site principal au plus vite. Tout s'embrouille dans ma tête, le couperet vient de tomber ! Qu'est ce que j'ai fait ou pas fait ? Mais , n'étais-je pas venue pour finir le parcours cycliste ? Me dis-je, c'était l'objectif initial, finir au moins le vélo et j'avais encore 13 km environ à faire.
Je décide donc de reprendre ma route, je ne pouvais pas me satisfaire de faire une entorse de
quelques kilomètres sur ce parcours. J'y vais, j'ai un parcours à terminer ! L'ascension du Chalvet, la dernière, m'a fait souffrir car je suis seule avec moi même dans cette montée et le moral est moins présent. Je réfléchis, je réfléchis encore ! Qu'est-ce que je fais ? Puis vient enfin l'arrivée, je descends du vélo et je m'aperçois que je marche tout à fait normalement, sans douleur, et qui plus est, dans une forme presque olympique. Je fais quelques pas de course avant de remarcher jusqu'à mon emplacement. Je n'en reviens pas de ma forme. J'ai la possibilité de courir le marathon, mais à ce moment là, je réalise que sans un dossard qui
porte votre nom, qui symbolise votre pass pour votre classement, ce n'était pas envisageable pour moi. La décision de stopper cette course a été presque instantanée. Pas question de courir sans ces éléments essentiels. Certains diront qu'ils auraient continuer à ma place, mais personne n'était à ma place !
Conclusion :
Je n'ai pas de conseils à donner, chacun fait sa course comme il l'entend ! J'ai fait des erreurs en plus de ne pas avoir pris de risques, c'est ce qui à pêché. Cependant, une chose est sûre, j'avais tous les ingrédients pour réussir cette course, j'étais prête. Un petit conseil quand même : ce n'est pas pour les novices ni pour les esprits trop fougueux. Il faut avoir une certaine expérience du longue distance avant de s'engager sur ce monstre sacré qu'est
l'Embruman. Il faut se présenter dans ce parc avec beaucoup d'humilité ! Déception, regrets, NON, certainement pas ! Il faut bien faire le distingo entre IRONMAN et EMBRUMAN, ce n'est pas la même course. Je suis très fière de ce que j'ai fait, 5000 m de dénivelé +, il faut quand même se les farcir et je viendrais nager dès la reprise en portant sans honte mon bonnet de bain Embruman N°56. J'ai analysé ma course et fait le point sur mes erreurs que je ne renouvellerais pas ! Maintenant, j'ai tous les éléments pour le réussir. Ce n'est que partie remise, encore plus forte et déterminée. Cela fait près de 20 ans que je pratique le triahtlon, mais mes aventures triathlonesques ne font que commencer !
Remerciements
Tout d'abord, je remercie Robin qui a laissé sa maman s'entraîner et qui a accepté les absences, Dom qui a sacrifié une année pour le bon déroulement de mes entrainements, gérer l'intendance de la maison, qui m'a accompagné sur plusieurs séances d'entrainement.
Ma mère, mon frère, cousin, cousine, amis(ies), collègues pour leur messages de soutien et leurs encouragements. Au sein du club, Merci à celles et ceux qui m'ont appelé, laissé des messages, pensé à moi, encouragé sur place ! J'ai été très touchée par vos marques de sympathie. Ils se reconnaîtront ! Et bien sûr, mon coach. Merci à lui d'avoir accepté de me prendre sous son aile après une année de « jachère » pour moi. Il a fait un travail remarquable, il s'est adapté à mon niveau et a réussi à me faire progresser, il m'a fait gagner en confiance. Il a fait en sorte que je sois prête le jour J. Je l'étais.
Linda
